L’impératif

Les pronoms relatifs et interrogatifs

Annou déboulé !

(Au carnaval, allons défiler !)

Ce dimanche après-midi, le roi du carnaval, Vaval, a ouvert le défilé avec sa reine.

Dimanch-lasa aprè-midi Vaval démaré gran déboulè-la avé rénn ay.

Les garçons fouetteurs ont fait claquer de grands fouets sur le bitume pour ouvrir le chemin.

Sé timoum-la té ka manyé fwèt a yo pou fè on chimen ba sé kanavalié-la.

Des carnavaliers sont déguisés en monstre pour faire peur aux petits enfants.

Kanavalyé ka poté mas lanmò pou fè pè a sé ti moun-la.

C’est aujourd’hui le jour du défilé au Moule, Viens avec moi, allons au carnaval et faisons la fête !

Jodi-lasa moun Moule ka déboulé. Vini déboulé avè mwen, annou fè lafèt !

Paradez, dansez comme vous voulez ! Laissez-vous emporter par la foule, la musique et l’ambiance chaleureuse !

Fo zot déboulé, fo zot dansé avè tou sé moun-la, fo zot fèt li kon zo vlé ! Lésé misik-la mété difé an kò a’w, an kè a’w è an tèt a’w.

Danse, bouge, parade et défile ! Surtout, ne boude pas ton plaisir et amuse-toi bien.

Zouké, bondayè, déboulé ! Kouté mwen prann plézi a’w, amizé ‘w.

Voici les danseuses avec leurs beaux costumes. Que c’est joli ! Que le défilé commence ! Que la fête continue !

Mi sé dansé-la avè bel kostumm a yo, sa bel tou bolman. Annou déboulé ! Fè pou fèt-la pété difé !

Défilons avec nos habits de deuil noirs et blancs ! Les garçons s’habilleront en fille et les filles s’habilleront en garçon.

Annou déboulé avè lenj lanmò nwè é blan ! Sé gason-la ké poté zabi fiy é sé fiy-la ké poté zabi gason.

Le mercredi des cendres, le carnaval sera fini et Vaval sera mort.

Mèkredi dé sann, Vaval ké rivé bout, Vaval ké kité nou.

Réunissons nous tous sur la grande place pour brûler Vaval !

Annou tout alé asi gran plas-la pou gran brilé Vaval !

Vous chanterez et danserez autour du grand feu, en faisant semblant de pleurer et en criant jusqu’à l’aube : le carnarval, s’achève, le roi est mort

Zo ké chanté, zo ké dansé alentou gran difè-la. Zo ké fenté pléré, zo ké kryé jiska tan maten-la rivé : Vaval, Vaval ka kité nou.

Grammaire

L’impératif :

L’impératif est le mode utilisé pour les ordres, conseils, injonctions et implorations. Il y a principalement que 3 personnes à l’impératif : tu, nous et vous.

La forme affirmative s’exprime avec le participe du verbe

lave ton linge !     

lavé lenj a’w ! 

regarde moi !

gadé mwen ! 

lavons notre linge !

annou lavé lenj annou ! – annou ay lavé lenj annou ! 

lavez votre linge !

lavé lenj a zot ! 

vous chantiez et bien dansez maintenant !

aprè chanté, sé dansé pou ou dansé ! 

La forme négative est symbolisée par la particule « Pa » préposée devant le verbe à la forme affirmative

ne lave pas ton linge !

pa lavé lenj a’w ! 

ne me regarde pas !

pa gadé mwen ! 

ne lavons pas notre linge !

annou pa lavé lenj an nou ! 

ne lavez pas votre linge !  

pa lavé lenj a zot !

vous chantiez et bien ne dansez plus !   

aprè chanté, asé dansé ! 

A la 3éme personne, on utilisera pour la forme affirmative la particule « ni ka » et « ni ka pa » pour la forme négative

qu’il lave leur linge !

 i ni ka lavé lenj ay ! quité ‘y lavé lenj ay ! 

qu’ils lavent leur linge !

yo ni ka lavé lenj a yo ! quité yo lavé lenj a yo ! 

qu’il ne lave pas son linge !

i ni ka pa lavé lenj ay ! pa kité li lavé lenj ay ! 

qu’ils ne lavent pas leur linge !

yo ni ka pa lavé lenj a yo ! pa kité yo lavé lenj a yo ! 

Verbes particuliers :

Avoir :

aie, ayons, ayez du courage !

ou dwet ni kouraj ! – fo ou ni kouraj ! (nou, zot ) 

Être :

sois, soyons, soyez courageux !

ou dwet èt vayan ! – fo ou vayan ! (nou, zot ) soit clair ! palé bien ! 

Savoir :

sache, sachons, sachez être généreux !

fo ou bon ! (nou, zot ) 

Vouloir :

veuillez attendre votre tour svp !

ou vlé atann tou a’w siou plè ? 

Les pronoms relatifs

Qui : se traduit par « Ki »

les garçons qui mangent des mangues :

sé timoun-la ki ka manjé mango

l’enfant qui parle est le fils de mon frère :

gason-la ki ka palé, sé timoun a fwè an mwen

Qui n’est pas traduit quand il s’agit de « à qui »

les enfants a qui j’ai donné de l’argent :

sé timoun-la mwen ba’y lajan-la 

Que : est généralement non traduit

ce que je veux maintenant, c’est dormir :

sa an vlé aprèzan, sé domi 

le livre que tu as acheté :

liv-la ou achté

je me demande ce que vous êtes venus faire ici :

an ka mandé mwen sa zot vini fè isidan 

l’enfant que tu vois est le fils de mon frère :

timoun-la ou ka vwè, sé timoun a fwè an mwen 

Lequel, laquelle :

c’est la voiture avec laquelle il a gagné la course :

i gagnyé kous-la avè loto-lasav 

laquelle est la plus belle ?

kilès ki pli bel ? 

Quoi  :

voici de quoi nous parlons :

sé biten-lasa nou té ka palé 

quoique je dise, j’ai toujours tort :

an pé di nenpòt ki biten an toujou tò 

je ne sais pas à quoi il pense :

an pa sav an ki biten i ka sonjé 

Dont :

le spectacle dont nous parlons :

spéckacl nou ka palé 

l’enfant dont je te parle est le fils de mon frère :

timoun-la an ka palé ba’w, sé timoun a fwè an mwen

les hommes dont les épousent gaspillent de l’argent :

sé moun-la ki ni fanm ki ka gaspiyé lajan a yo

Où :

là où il est, il ne souffre plus :

la y yé, i fini soufè

le pays où j’ai passé mes vacances :

péyi an té yé pannan vakans an mwen 

Les pronoms interrogatifs :

Qui : se traduit par ki moun

qui est là ?

ki moun ki la ?

qui a mangé la pomme ?

sé ki moun ki manjé pomm-la ? 

Que : se traduit par ka, kisa

que dis-tu ? que veulent il ?

ka ou ka di ? ka yo vlé ?

qu’est ce qui est à vous ?

kisa ki ta zot ?

Quoi :

tu veux quoi ? que mangez-vous ?

ka ou vlé ? ka zo ka manjé ?

avec quoi est il venu :

i vini avè ki biten ?

Pourquoi :

pourquoi es tu venu ?

pou ki biten ou vini ?

pourquoi pleure t-elle ? 

pou ki biten ti-fiy-la ka pléré ?

Où :

d’où viens tu ?

ki koté ou soti ?

par où es tu passé ?

pa ki koté ou vini ?

savez vous où êtes vous ?

es ou sav ola ou yé ?

Exercices

8-1 Traduire en créole

– Dansons, bougeons, paradons et défilons. Laissez-vous emporter par la foule, la musique et l’ambiance chaleureuse

– Ils se réuniront sur la grande place pour brûler le roi du carnaval.

– Le mercredi des cendres, le carnaval sera fini et Vaval nous quittera.

– Tu défileras alors en habit de deuil, en noir et blanc. Tes garçons s’habilleront en fille et tes filles en garçon.

– Pourquoi pleure-t-elle ? Parce qu’elle ne sait pas où elle est

8-2 Traduire et répondre aux questions suivantes

– Est-ce que l’enfant que tu vois est le fils de mon frère ?

– Laquelle est la plus jolie des filles ?

– Quand, Vaval, le roi du carnaval a ouvert le défilé ?

– Le mercredi des cendres, le carnaval sera-t-il fini et Vaval sera-t-il mort ?

– Pourquoi les carnavaliers sont-ils déguisés en monstre ?

Tipawol lison-la (dicton créole de la leçon)

– Mété tèt a‘w égal a kó a‘w !

Littéralement : Fais en sorte que ton cerveau soit aussi grand que ton corps !

Traduction : Fais attention et réfléchit bien !

Ban mwen konté li ba’w

Le carnaval en Guadeloupe (Vaval) débute à l’épiphanie. Les groupes de carnaval se sont préparés. Les costumes, les masques et tous les accessoires habituels au carnaval ont été fabriqués. Tout cela a demandé de la réflexion et de la patience. Beaucoup de temps a été consacré également à la recherche de financements pour payer les costumes, décors, instruments de musique, etc.

A la mi-carême, chaque année, le roi du carnaval, Vaval, renait de ses cendres. Le carnaval est l’occasion d’un grand défoulement. Toutes les couches de la société habillées de couleurs vives et de paillettes se retrouvent pour danser sur des musiques entrainantes aux rythmes des cuivres, des percussions et parader derrière les chars. Les touristes, friands de ces festivités, se joignent au spectacle.

Durant cette période de liesse, la fête monte en puissance et connaît son paroxysme le mercredi des cendres, dernier jour du carnaval. C’est le jour de la mort de Vaval. Les gens chantent et dansent autour d’un grand feu (gran brilé Vaval), en faisant semblant de pleurer et en criant jusqu’à l’aube : Vaval, Vaval ka kité nou.