Leçon 6
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Connaissiez-vous l’histoire de la maison Zévallos ? Non, alors laissez-moi vous la raconter.
L’habitation du comte Hector Parisis de Zévallos était une belle propriété coloniale.
Elle avait un très beau parc bordé de vieux figuiers sauvages avec un grand moulin.
C’est dans la cour de la maison que les anciens propriétaires avaient massacré dans un bain de sang la révolte de leurs esclaves.
Depuis, la maison Zévallos était chaque nuit le siège de manifestations paranormales, de forces ésotériques bien réelles.
On y entendait des cris et des bruits violents de meubles déplacés.
Les fantômes des meneurs brûlés vifs dans le four de l’usine revenaient chaque nuit hanter les lieux.
Les vampires, leur gueule dégoulinant de sang, les accompagnaient volant dans les airs pour accomplir leur méfait.
Les diablesses y avaient aussi élu domicile et séduisaient tous les hommes pour leur malheur éternel.
Aucun vivant ne pouvait passer une nuit tranquille dans cette maison sans risquer de perdre sa raison, si ce n’est sa vie.
Les plus grands quimboiseurs organisaient des messes noires et concoctaient des philtres pour désenvoûter les lieux et les gens.
Peine perdue, Les fantômes refusaient de partir. Ils ne voulaient pas quitter ces lieux devenus les leurs.
Si vous passez par le Moule, ne restez pas trop longtemps devant cette maison. On ne sait jamais ce qui pourrait vous arriver.
Sé menm biten ban mwen
(Les comparatifs)
J’étais aussi courageux que mon frère | An té osi vayan ki frè an mwen |
Tu avais plus à manger que ton frère | Ou té ni plis manjé ki fréw a’w |
Tu ne travaillais pas plus que lui | Ou pa té ka plis travayé k’iy |
Il était moins courageux que son frère | I té mwen vayan ki fréw ay |
Nous travaillions comme vos frères | Nou té ka travayé kon frè a zot |
Vous étiez différents de vos frères | Zo pa té kon frè a zot |
C’était pareil pour moi | Sé té menm biten ban mwen |
L’imparfait :
– La forme affirmative s’exprime avec la particule « té Ka » devant le verbe.
Exemple : Manman té ka babyé mwen : Maman me disputait
I té ka anni palé : Il ne faisait que parler
Tou sé midi-la, i té ka prann ti punch ay : Il prenait son apéritif tous les midis
– La forme négative est symbolisée par la particule « Pa » préposée devant le verbe à la forme affirmative
Exemple : Nou pa té ka domi lè i rivé : Nous ne dormions pas quand il est arrivé
Zo pa té ka aprann kréyòl : Vous n’appreniez pas le créole
– La forme interrogative se forme avec « es » préposé devant le verbe à la forme affirmative
Exemple : Es manman té ka babyé mwen ? : Maman me grondait elle ?
Es zo té ka apwan kréyòl ? : Appreniez-vous le créole ?
– Les verbes particuliers : Les verbes yé, tini, pé, vlé, dwèt, sav, konèt (être, avoir, pouvoir, vouloir, devoir, savoir, connaître, etc.) s’expriment qu’avec la particule « té » devant le verbe sans la particule « ka ».
Exemple : Ola zo té yé ? Où étiez-vous ?
Nou té timoun kon zot : Nous étions enfants comme vous
Es yo té ni on loto ? : Avaient-ils une voiture ?
Les comparatifs :
Le comparatif d’égalité se forme avec « osi…ki, menm biten, kon » :
– Lavi an gwada osi chè ki lavi an France : La vie en Guadeloupe est aussi chère que la vie en France
– Lavi an gwada é lavi an France, sé menm biten : La vie en France et en Guadeloupe c’est pareil
– Lavi an gwada sé kon lavi an France : La vie en France c’est comme la vie Guadeloupe
Le comparatif de supériorité se forme avec « pli…ki (avec adjectif) ou plis…ki»
– Lavi an gwada pli chè ki lavi an France : La vie en Guadeloupe est plus chère que la vie en France
– Yo mangé plis mango ki vant yo pé pran : Ils ont mangé plus de mangue que leur ventre puisse contenir.
Le comparatif d’infériorité se forme avec « pa si ….kon »
– Lavi an gwada pa si chè kon lavi an France : La vie en Guadeloupe est moins chère que la vie en France
– Lavi an gwada mwen chè ki lavi an France : La vie en Guadeloupe est moins chère que la vie en France
-Rien ne pouvait m’arriver. Les fantômes ne m’effrayaient pas
-Un fantôme va t’emmener si tu n’es pas sage
-Quand tu arrivas, il pleuvait averse
-Il n’avait plus de mangue, il n’avait que des petites bananes
-Nous étions jeunes et nous ne pensions qu’à jouer
-Où étiez-vous quand j’avais besoin de vous ?
-Petits, vous saviez être gentils quand vous le vouliez
-Qu’entendait on la nuit dans la maison Zévallos ?
-Que faisaient les zombis, les soucougnans ainsi que les diablesses ?
-La Martinique est-elle aussi jolie que la Guadeloupe ?
-En Guadeloupe, la mer est- elle plus chaude qu’en France ?
Sa ki ta’w, ta’w, sa ki pa ta’w pa ta’w
Littéralement : ce qui est à toi est à toi, ce qui n’est pas à toi n’est pas à toi
Traduction : il faut rendre à César ce qui appartient à Jules
Stèles en l’honneur des ethnies concernées par la traite des noirs.
Monument de la flamme éternelle à l’esclave inconnu.
Les indiens caraïbes décimés, des esclaves africains furent importés afin de travailler la terre des vastes plantations de canne à sucre. Ce fut le début du trafic négrier. Le Code noir (1685) régissait le statut d’esclave « bien meuble que l’on pouvait vendre, acheter et louer ». Certains esclaves se révoltèrent, fuyèrent et se cachèrent dans les montagnes. On les appelait les nègres marrons.
La Révolution Française condamna le système esclavagiste et vota en février 1794 l’abolition de l’esclavage. Peu de temps après, en 1802, Napoléon le rétabli (son épouse Joséphine de Beauharnais est une riche propriétaire terrienne de Martinique).
Des humanistes, Hugo, Lamartine, Victor Schoelcher, etc., s’élevèrent contre l’esclavage, Le décret d’abolition de l’esclavage fut voté le 27 avril 1848. Longtemps la Guadeloupe dépendra administrativement de la Martinique. Cette subordination freina son développement économique et fut à l’origine de la vieille rivalité entre les deux îles sœurs.