Le passé simple et le passé composé

Les adjectifs et les pronoms démonstratifs

Pran pawol avè cé zami la
(Discussions entre amis)

Ces derniers temps, je ne vous ai pas vu. Où étiez-vous ?

  • I ni lontan an pa wè zót, o la zó té yé ?

Ma sœur et moi, nous sommes allés en visite en Basse Terre.

  • Mwen é sè en mwen nou alé promné an Basse Terre.

Nous avons eu même le temps de voir Pointe à Pitre.Connaissez nous P P ?

  • Nou ni menm tan pou wè la Pointe. Es zó konnèt la Pointe ?

Ma sœur a vécu là-bas 3 ans et moi j’ai séjourné 2 jours la semaine passée.

  • Sè en mwen viv a ba la 3 lané é mwen an rété 2 jou simenn pasé-la.

Quel temps a t’il fait cette semaine ?

  • Ki jen tan la té yé simenn-lasa?

Biten-lasa è tala
(Les démonstratifs)

Ce fruit est mure, cette mangue est un peu verte mais celle-ci est fruitée

  • Fwi-lasa mi, mango-lasa ti bren vè mè tala dou

Cet avocat est vraiment délicieux et ceux-ci aussi

  • Zavoka-lasa bon tou bónnman é sé-tala osi

Je te donne celle-la, je te prête celui-ci et tu me rends ceux-la

  • An ka ba’w tala, an ka prété tala é ou ka rand mwen sé-tala

Cela est vrai mais ceci est faux

  • Tala vrè mé tala fo

Ces bananes ne sont pas sucrées mais celles-là sont meilleures

  • Sé banann-lasa pa sikré mé sé-tala méyè

Le premier jour, il a plu mais le second jour le ciel fut dégagé.

  • Premyé jou-la, la plui té a tè, mé dézyém jou-la, tan-la té bel.

Le soleil brilla et j’ai pu me baigner

  • Soley la té ka briyé é en pé menm pran on ti ben la mè.

Qu’as-tu vu de beau au marché ?

  • Ka ou wé ki té bel an mawché-la ?

Pleines de bonnes et jolies choses. C’est dommage que tu ne fusses pas là

  • An wé onlo bel biten, domaj ou pa té la

Grammaire

Le passé simple et le passé composé :

En français, l’utilisation du passé simple s’exprime pour une action révolue dans le temps.

Le passé composé s’utilise pour une action passée et très rapprochée de l’instant présent ou pour une action dont les effets se prolongent dans le passé.

Dans le langage courant, le passé composé est souvent utilisé à la place du passé simple. Ce dernier s’utilise plutôt dans les textes littéraires.

En créole le passé simple et le passé composé se confondent.

– La forme affirmative s’exprime sans particule devant le verbe.

Exemple :

  • Nou couri : Nous avons couru, nous courûmes
  • I voyajé a n tout peyi-la :

Il a parcouru tout le pays, il voyagea dans tout le pays

– La forme négative est symbolisée par la particule « Pa » préposée devant le verbe à la forme affirmative

Exemple :

  • nou pa couri : Nous n’avons pas couru, nous ne courûmes pas
  • Ou pas domi lannuit passé : Nous n’avons pas dormi la nuit dernière, nous ne dormîmes pas la nuit dernière

– La forme interrogative se forme avec « es » préposé devant le verbe à la forme affirmative

Exemple :

  • es nou couri ?: Avons-nous couru ? , est ce que nous courûmes ?
  • es yo vini yè ? : Sont-ils venus hier, vinrent il hier ?

L’adjectif démonstratif

« -lasa: ce, cet, cette »: l’adjectif démonstratif singulier « -lasa» se place après l’objet désigné précédé d’un trait d’union :

  • A ki timoun-lasa ? : A qui est cet enfant ?
  • Chat-lasa nwé pa ka mangé ankó : Ce chat noir ne mange plus

« sé ….-lasa : ces»: l’adjectif démonstratif pluriel se forme en plaçant « sé »

avant l’objet désigné et « -lasa » placé après l’objet désigné:

  • A ki sé timoun-lasa ? : A qui sont ces enfants ?
  • Sé chat-lasa nwé pa ka mangé ankó : Ces chats noirs ne mangent plus :

Le Pronom démonstratif :

– Le pronom démonstratif singulier

« tala »: celui, celui-la, celle, celle-la

  • Tala two lwen, é tala two pré : celui-la est trop éloigné et celle-ci est trop rapprochée
  • Tala ki ka mangé pa tala ki ka bwè : Celui qui mange n’est pas celui qui boit

– Le pronom démonstratif pluriel

« sé-tala : ceux-ci, ceux-la, celles-la, celles-ci »

  • Tala sikré mé sé-tala pa anko mi : ceux-la sont sucrés mais ceux-ci ne sont pas encore mûrs

« sé » : ceux, celles

  • Sé ki pa dakó, lévé : ceux qui ne sont pas d’accord, debout !
  • Sé ki adan zót ki ka bougoné : ceux qui parmi vous rouspètent

– Le Pronom démonstratif neutre

  • « biten-lasa « : cela, ceci »
  • Biten-lasa pa wrè : cela n’est pas vrai

Exercices

5-1 Traduire en créole

Samedi dernier, il a plu toute la journée

Qu’as tu mangé de bien chez Maxim ?

Il n’a pas encore vu tout le pays

Cet homme est grand et celui-ci est petit

Ces femmes sont grandes et celles-ci sont petites

Ceci est à moi et celle-ci est à toi Cela est totalement faux

5-2 Traduire et répondre en créole aux questions suivantes

Quel temps a t’il fait cette semaine ?

Avez-vous vu pleines de bonnes et jolies choses au marché de Pointe à Pitre ?

Combien de temps ma sœur a-t-elle vécu là bas ?

Pourquoi nous ne les avons pas vu ? Où étaient-ils ?

Ce garçon est-il le tien et celui-ci aussi ?

Ont-ils eu assez de temps pour voir Pointe à Pitre ?

Dicton créole de la leçon

Tout manjé bon pou manjé, tout pawol pa bon pou di

Littéralement    :  Tout aliment est bon pour manger, toute parole n’est pas bonne à dire

Traduction         :  Avant de parler, il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche

Ban mwen konté li ba’w

Les premiers habitants de la Guadeloupe, les Arawaks, seraient arrivés en pirogue dans les Antilles depuis le Nord du Venezuela.

Ils auraient été massacrés par les Caraïbes à leur arrivée sur l’île (hypothèse remise en question aujourd’hui. Ces deux peuples ont peut-être cohabité sur ces îles).

Ces nouveaux arrivants donneront le non de Karukéra à leur nouveau territoire (« l’île aux belles eaux » en indien Caraïbes).

Lors de son second voyage en 1493, Christophe Colomb aperçoit une première île qu’il baptise Desirada (La Désirade) tant le désir d’accoster était fort au sein de son équipage.

Le dimanche 3 novembre 1493, il découvre une seconde île qu’il baptise Maria Galanda (Marie Galante) le nom de son navire amiral.

Ce même jour, il découvre une troisième île qu’il baptise Domingo (dimanche en espagnol). Qui deviendra la Dominique.

Après une nuit passée sur Domingo, il reprend la mer en direction d’une île plus grande aperçue grâce à ces contreforts.

Le 4 novembre 1493, il débarque sur celle-ci qu’il nomme Guadalupe afin d’honorer une promesse faite aux religieux du monastère royal de Santa Maria de Guadalupe de donner le nom de leur monastère à une île.